« Dans notre cas, la pandémie a creusé encore plus le fossé entre riches et pauvres »

Gotzone Olarra travaille dans le domaine des programmes Intermon Oxfam, elle diffuse des campagnes de sensibilisation,  travaille sur des propositions de volontaires de toute l'Espagne et en renforce les groupes de volontaires.

L'objectif d'Intermon Oxfam est d'éradiquer l'injustice et la pauvreté. Dans quels domaines travaillez-vous pour y parvenir ?

D'une part, dans plusieurs villes, dont dans l'État espagnol, nous travaillons avec les groupes de la société civile sur différents programmes : programmes pour les aider à gagner leur vie, pour renforcer la société civile, etc. D'autre part, dans les zones touchées par des états urgences, nous contribuons à apporter de l'eau potable, travaillons dans le domaine de l'hygiène et nous conduisons des plans de reconstruction.

Parallèlement à tout cela, il est essentiel de dénoncer les injustices, de sensibiliser et l’incidence politique. En ce qui concerne ce dernier, nous collaborons avec des groupes et des organisations politiques pour travailler sur des rapports et des propositions de changement, à la fois au niveau national et international, ainsi que pour mobiliser les gens pour ces changements.

Cette situation pandémique compliquera-t-elle la situation actuelle déjà difficile?

Bien sûr! La pandémie a frappé le monde entier. Même ceux qui vivent dans une situation très grave doivent faire face à la pandémie; par exemple, les réfugiés piégés en Grèce. Bien qu'elle n'ait pas frappé aussi durement les pays en développement que les nôtres, la rareté des services de santé et le manque de ressources augmentent considérablement la mortalité, et les gens ne peuvent pas arrêter de travailler, faute de quoi ils n'auront pas de nourriture. Dans notre cas, la pandémie a creusé encore plus le fossé entre riches et pauvres; pour ceux qui vivent dans conditions difficiles, la pandémie a été un coup dur.

Comment l’Agenda 2030 et les Objectifs de Développement Durable ne font qu’un avec vos objectifs à vous ?

Ils sont totalement notre objectif. Nous travaillons directement sur certains d'entre eux parce qu'ils ont toujours été notre travail; d'autres, avec d'autres organisations. Ils sont présentés individuellement, mais il existe un lien fort entre eux. La pauvreté, la faim, l'eau, la santé et l'éducation ne font qu'un. Ainsi que l'égalité des sexes, le travail décent ou la réduction des inégalités, par exemple.

Pensez-vous qu'ils ne parviennent pas à un domaine ?

Il est difficile d'inclure toutes les parties, surtout quand ce sont des objectifs pour le monde entier. C'est pourquoi des plans nationaux sont élaborés; mais il est très important que les plans aient une vision globale, sinon le but des objectifs serait perdu. Qu'est-ce qui n'apparaît pas ? Peut-être la protection de la diversité culturelle. En matière d’éducation, par exemple, il est difficile d’atteindre ces objectifs si l’on ne peut pas apprendre dans sa propre langue. Ce fut une grande lutte pour pouvoir introduire les langues autochtones dans les écoles.